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Colette Magny - Les Tuileries - CBS, 1964 |
Poème publié en 1850 dans les Pièces non retenues des Chansons des rues et des bois. La première version du poème s'intitulait Chanson des deux barbares.
Les Tuileries
Nous sommes deux drôles,
Aux larges épaules,
De joyeux bandits,
Sachant rire et battre,
Mangeant comme quatre,
Buvant comme dix.
Quand, vidant les litres,
Nous cognons aux vitres
De l’estaminet,
Le bourgeois difforme
Tremble en uniforme
Sous son gros bonnet.
Nous vivons. En somme,
On est honnête homme,
On n’est pas mouchard.
On va le dimanche
Avec Lise ou Blanche
Dîner chez Richard.
[...]
Nous vivons sans gîte,
Goulûment et vite,
Comme le moineau,
Haussant nos caprices
Jusqu’aux cantatrices
De chez Bobino.
La vie est diverse.
Nous bravons l’averse
Qui mouille nos peaux ;
Toujours en ribotes
Ayant peu de bottes
Et point de chapeaux.
Nous avons l’ivresse,
L’amour, la jeunesse,
L’éclair dans les yeux,
Des poings effroyables ;
Nous sommes des diables,
Nous sommes des dieux !
[...]
Colette Magny a enregistré une version jazz, sous la direction musicale de Michel Precastelli (Inédits 91 - Colette Magny Promotion, Scalen' Disc, 1992)
source du texte : wikisource
source du texte : wikisource
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