28 mars 2007

The Art Ensemble Of Chicago : musiques libres #1

The Art Ensemble Of Chicago est un groupe instrumental issu de l'AACM (Association for the Advancement of Creative Musicians). Cette coopérative créée en 1965 par le pianiste Muhal Richard Abrams, pratiquait le free jazz et le jazz expérimental en utilisant des modes d'écriture issus de la musique contemporaine.

The great black music
C'est le terme inventé par le trompettiste Lester Bowie pour qualifier cette musique. L'art ensemble of chicago aborde tous les styles qui ont fait l'histoire du jazz : des fanfares du début du XXème siècle au Free Jazz des années 1960 en passant par le New Orleans, le be-bop, la musique atonale, la soul, les percussions africaines.

Des performances scéniques avant-gardistes
Chaque performance au déroulement maîtrisé convie le spectateur à une cérémonie s’inspirant autant des cultes ancestraux que de la recherche contemporaine
L'alchimie de la « Great Black Music » mêlent le sérieux, le sarcasme, l'humour, l'ironie, le pathétique, la provocation, passé et présent, en un exposé de musicologie appliquée.

Une expérience coopérative réussie
The Art Ensemble of Chicago est l'une des rares formations à avoir su maintenir une activité régulière tout en permettant à chacun de ses membres de poursuivre parallèlement une carrière solo, comme ce fut le cas avec le trompettiste Lester Bowie.
http://www.artensembleofchicago.com/

CD disponibles à la Médiathèque de Dole
Fanfare for the warriors / The Art Ensemble of Chicago. - Atlantic Original Sound, 1973

The odyssey of funk & popular music / Lester Bowie Brass Band. - Dreyfus jazz, 2002

La Renaissance : musique française #8

Où est née la Renaissance ?
En Italie : à Florence, Rome, Venise, Milan. On peut la faire débuter vers 1350 avec 2 grands auteurs : Pétrarque et Boccace. Mais son véritable age d’or se situe entre 1450 et 1500 que l'on nomme le "Quattrocento".
Pour Jean Delumeau, la Renaissance est «l’époque où la civilisation de l’Europe a de façon décisive distancée les civilisations parallèles. » Une assertion qui pourrait être contestée par d'autres penseurs des civilisations.
La Renaissance commence d'abord avec une autre façon de concevoir l'histoire :
Les historiens de la Renaissance rejètent la division médiévale chrétienne de l'histoire, à savoir :
la Création, la venue de Jésus-Christ le Jugement dernier.
A la Renaissance, la vision de l'histoire comporte également trois parties : elle débute par l'Antiquité, suivie par le Moyen Âge (l'âge du milieu), et enfin l'âge d'or de la Renaissance qui vient de commencer.
Le terme de « Moyen Âge » » semble avoir été utilisé pour la première fois par Flavio Biondo de Forlí, secrétaire apostolique à Rome, dans Historiarum ab inclinatione Romanorum imperii decades (« Décades historiques depuis le déclin de l'Empire romain »), écrites dans les années 1450 et publiées en 1483. Pour cet historien humaniste, le terme évoque l'idée d'une mise entre parenthèses du temps, d'une interruption du progrès ; cette période de stagnation culturelle se situe entre la gloire de l'Antiquité classique et la renaissance de cette gloire, au début du monde moderne. C'est seulement au XVIIe siècle que l'emploi du terme se généralise.
Alors que les savants médiévaux condamnent le monde païen grec et romain, peuplé selon eux d'ignorants et de barbares, les savants, philosophes et historiens de la Renaissance admirent les Anciens.
Ils proclament leur propre époque comme celle de « la renaissance » des classiques grecs et Romains. C'est ce courant de pensée que l'on a appelé Humanisme.
Il faut aujourd'hui relativiser cette conception négative de la culture médiévale.

Quand commence la Renaissance en France ?
En 1450 avec l'imprimerie par Gutemberg ?
En 1491 avec la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb ?
Réellement plus tardivement en 1515 avec le début du règne de François 1er,(1494-1547), et la victoire de Marignan. François 1er s’empare du Milanais et rapporte dans ses bagages la culture italienne.
La Renaissance française va s’étendre sur le XVIe siècle du règne de François Ier à celui d’Henri IV.
C’est une période d’intense de création littéraire et artistique (architecture, peinture, ...) :
Quelques écrivains et poètes : Ronsard, Du Bellay, Baïf, Rabelais, Montaigne, Clément Marot

Y-a-t-il une musique de la Renaissance ?
Musicalement la Renaissance n'introduit aucune réelle rupture stylistique.
Comme on l'a vu, la Renaissance musicale reste l'œuvre de l'école franco-flamande et non d'une école italienne.
En musique, la référence à l'Antiquité est une impasse ; la raison en est simple : aucun exemple de musique grecque ou romaine n'est connu à l’époque : l'imitation des anciens s'avère donc ici impossible (à l'inverse de l'architecture et de la sculpture comme le fit l’architecte Leon Battista Alberti (1404-1472) en commentant Vitruve « De architectura » ).
Cependant, les musiciens de la Renaissance connaissent le pouvoir fabuleux accordé à la musique dans la mythologie : Orphée devient à cette époque une figure emblématique.

Jean Antoine de Baïf (1532-1589) et l’académie de musique et de poésie.
L'imitation de l'Antique, impossible en musique faute de sources trouve un accomplissement en poésie.
Ainsi Jean Antoine de Baïf veut réformer la poésie en l’associant à la musique et en réhabilitant la métrique gréco-romaine (fondée sur les syllabes longues et les syllabes brèves) ainsi va-t-il travaillé avec Claude Lejeune à des chansons en vers mesurés à l’antique.




Deux musiciens représentatifs de la Renaissance Française : Clément Janequin et Claude Le Jeune

Clément Janequin (1485-1558)
Maître de la "chanson parisienne", Janequin passe les 25 premières années de sa vie dans le Bordelais. En 1549, il s'installe à Paris et devient chantre ordinaire du roi. A l'âge de soixante-dix ans, il décide de devenir étudiant et entre à l'Université de Paris. Ses fonctions à la chapelle royale assurent son existence mais ne l'empêcheront pas de mourir dans la pauvreté.
Clément Janequin apparaît comme le maître de la chanson polyphonique du XVIe siècle, surtout dans le domaine de la musique profane. Son nom reste attaché aux Amours de Ronsard, à quelques poèmes de François Ier qu'il illustre musicalement, et à ceux également de Clément Marot.
La partie la plus originale et la plus célèbre de son œuvre est la chanson descriptive. Ce sont de grandes chansons ponctuées d'interjections, de cris, de paroles et d'onomatopées qu'on peut considérer comme les ancêtres de « la musique à programme ». Parmi celles-ci, on peut citer :
Le Chant des oiseaux, La Guerre (la bataille de Marignan), un texte truffé d'onomatopées qui ressemble à du Henri Michaux, La Chasse (« Gentils veneurs », retraçant les péripéties d'une chasse de François Ier en forêt de Fontainebleau) ; Les Cris de Paris (ceux des marchands ambulants), Le Caquet des femmes...

Ces oeuvres lui valurent une renommée européenne, alors que la France ne l'avait pas encore reconnu à sa mort. Hommage du poète Antoine le Baif à Janequin :
" ... Soit que représenter le vacarme il ose,
Soit qu'il joue en ses chants le caquet féminin,
Soit que des oisillons les voix il représente,
L'excellent Janequin, en tout cela qu'il chante
N'a rien qui soit mortel, mais il est tout divin. "


extrait de "La guerre", baptisée également "La bataille de Marignan"
France courage, courage
Donnez des horions
Chipe, chope, torche, lorgne
Pa ti pa toc tricque, trac zin zin
Tue ! à mort ; serre
Courage prenez frapez, tuez.
Gentilz gallans, soyez vaillans
Frapez dessus, ruez dessus
Fers émoluz, chiques dessus, alarme, alarme !
Courage prenez après suyvez, frapez, ruez
Ils sont confuz, ils sont perduz
Ils monstrent les talons.
Escampe toute frelore la tintelore
Ilz sont deffaictz
Victoire au noble roy Francoys
Escampe toute frelore bigot.


Une autre chanson dans un style grivois : "Frère Thibault, séjourné, gros et gras" (poème de Clément Marot)
Frere Thibault, sejourne, gros et gras,
Tiroit de nuyt une garse en chemise
Par le treillis de sa chambre, ou les bras
Elle passa, puis la teste y a mise
Et puis le seing, mais elle fut bien prise,
Car le fessier y passer ne peult onc :
"Par la mort bien, ce dict le moyne a donc,
Il ne m'enchault De bras, tetin ne teste ;
Passez le cul, ou vous retirez donc :
Je ne scauroys sans luy vous faire feste."



Claude Le Jeune (1528-1600)
Au service du duc d'Anjou, il devient vers 1594, compositeur de la chambre du roi Henri IV. Il compose des messes, motets, psaumes, airs, chansons spirituelles et profanes. Membre de l'Académie de musique et de poésie fondée par A. de Baïf, Le Jeune se consacre à la musique « mesurée », écrite dans un grand respect du texte.
Perdre le sens devant vous (extrait d'un poème de Jean-Antoine Le Baïf)
Perdre le sens devant vous,
Trembler, épris, et changer
tein et regard, et maintien :
D'où vient cela ie vous pri ?
Dequoy, coment, et pourquoy ?
Dite-le moy, dite-le moy ie vous pri'...


Discographie disponible à la Médiathèque de Dole
Psaumes et chansons de la réforme / Paschal de l'Estocart, Claude Le Jeune, Clément Janequin... ; Ensemble Clément Janequin, Dominique Visse, dir. - Harmonia Mundi, 2000
Jacques Moderne : Fricassées lyonnaises / Doulce Mémoire, Denis Raisin Dadre. - Astrée : naïve, 1996
Inconstance et Vanité du Monde : musique à la Cour de France et de Savoie en 1601 / Claude Le Jeune, Luca Marenzio ; programme conçu par Anne Quentin. - Astrée : Naïve, 2000
"Heureux qui comme Ulysse" : musiques et chants du XVIe siècle / Claude Gervaise, Claudin de Sermisy, Josquin des Prés, Gabriel Bataille, Pierre Attaingnant... ; Ensemble Jehan de Channey. - De Plein Vent, 1994
Pierre Attaingnant : imprimeur et libraire en musique du Roy : préludes, chansons et danses pour luth / Claudin de Sermisy, Pierre Moulu ; Hopkinson Smith, luth
La Chasse et autres chansons / Claude Janequin ; Ensemble Clément Janequin.- Harmonia Mundi, 1988
Airs et psaumes mesurés à l'Antique / Claude Le Jeune ; Claudine Ansermet, S ; Paolo Cherici, liuto
Le printans / Claude Le Jeune ; Huelgas Ensemble ; Paul Van Nevel, dir. - Sony Classical, 1996

27 mars 2007

Pandora : vidéo de la semaine #8

Pandora est une web radio interactive qui propose la découverte de nouveaux artistes et de nouveaux morceaux par similarité. Le principe : l’internaute tape le nom d’un artiste ou d’une chanson qu’il aime, Pandora lui propose alors sur mesure une liste à écouter en streaming de titres dans un style similaire. Une sorte de radio personnalisée.
Cette application repose sur un principe de base baptisé par son créateur Tim Westergren, le "Music Genome Project". « Notre technologie isole les gènes d’un morceau de musique pour le catégoriser en mots-clés ». C'est par une analyse et caractérisation détaillée réalisée à l'écoute des morceaux par des étudiants en musique, que Pandora propose cette recherche par similarité. Très riche en contenu dans le domaine du pop, rock et de la production anglo-saxonne, Pandora révèle vite ses limites dans le domaine des musiques du monde, de la chanson française, du jazz et de la musique classique.

21 mars 2007

L'école franco-flamande : musique française #7

La première Renaissance
On désigne par cette appellation, les musiciens du XVe et du début du XVIe siècle, originaires de la Bourgogne, du Luxembourg, des Pays-Bas, du Nord de la France, et de Belgique. Ces musiciens parlent souvent plusieurs langues : le français, le latin, l'italien, parfois flamand ; au XVe siècle, ils travaillent à la cour du Duché de Bourgogne, et au XVIe siècle sur le territoire de l’Empire de Charles Quint, mais aussi parfois à la cour des Rois de France.

Le duché de Bourgogne sous le règne de Philippe le Bon
Philippe III le Bon (1396-1467), créateur d'un des États les plus puissants de l'Europe du XVe siècle. Né à Dijon, Philippe devient duc après la mort de son père Jean sans Peur, tué par les partisans du Dauphin, le futur Charles VII. En représailles, il va s'allier à Henri V d'Angleterre, l'ennemi de la France pendant la guerre de Cent Ans. En 1430, il capture Jeanne d'Arc qu'il livre aux Anglais. À la faveur d'un retournement d'alliance, il conclu en 1435 le traité d'Arras avec le roi de France, Charles VII et reçoit en retour une grande partie de la province de Picardie. Philippe étend l'autorité bourguignonne aux Pays-Bas, en acquérant le duché de Brabant-Limbourg en 1430, le Hainaut, incluant les comtés de Frise, de Hollande et de Zélande, en 1433, le Luxembourg en 1443. En 1460, il régne sur ce qui est de nos jours la Belgique et le Luxembourg, la plus grande partie des Pays-Bas et des portions importantes du Nord et de l'Est de la France. La cour de Bourgogne est alors l'une des plus brillantes d'Europe. Mécène, Philippe le Bon favorise le travail des peintres comme Jan Van Eyck et des musiciens comme Johannes Ockeghem. Attaché aux traditions chevaleresques, Philippe le Bon créé en 1429 l'ordre de la Toison d'or, l'une des plus prestigieuses confréries de chevaliers en Europe.

Le XVe siècle est une époque charnière pour la musique.
L'art musical de cette époque se présente en effet comme un adieu au Moyen Age dont ilc onserve encore une haute spiritualité et le sens du sacré, tout en s’inscrivant déjà dans la Renaissance car la culture humaniste y est déjà présente.
On peut citer cinq grands composteurs représentatifs de cette école franco-flamande :

Guillaume Dufay (1400-1474)
Employé à la chapelle papale de Rome, puis par les ducs de Savoie, avec lesquels il voyage, il se fixe finalement à Cambrai pour y passer les trente dernières années de sa vie. On lui doit la messe de l’homme armé et de nombreux motets.

discographie :
O gemma lux : intégrale des motets isorythmiques / Huelgas-Ensemble, ens. voc. ; Paul van Nevel, dir. - Harmonia Mundi, 1999
Missa se la face ay pale / Diabolus in musica ; Antoine Guerber, direction. - Alpha, 2004
Quadrivium : Motets, vol. 1 / Cantica Symphonia ; Giuseppe Maletto, direction. - Glossa, 2005

Gilles Binchois (1400 à Mons -1460 à Soignies) Compositeur flamand, il est employé en 1430 par Philippe Le Bon du duché de Bourgogne. Il écrit de la musique sacrée et des chansons polyphoniques.

Citons quelques vers de Triste plaisir, une très belle chanson pleine d’oxymorons (figure de style consistant à réunir deux mots antinomiques ou incompatibles) : sur un rondeau de Alain Chartier :
"Triste plaisir et douloureuse joie
Apre douceur, réconfort ennuyeux,
Ris en pleurant, souvenir oublieux
M’accompagnent, combien que seul, je sois,..."

discographie :
Mon souverain desir : chansons / Ensemble Gilles Binchois ; Dominique Vellard, direction. - Virgin Classics, 1998

Johannes Ockeghem (1420 à Siant-Ghislain près de Mons -1497 à Tours)
Après avoir été chantre à la Cathédrale d'Anvers, il passe au service du duc de Bourbon, puis à la Cour de France sous le règne de plusieurs Rois (Charles VII, Louis XI, Charles VIII). Il finit sa vie, à Tours où il occupe les fonctions de chanoine et de trésorier.

discographie :
Motets ; Missa "Caput" ; Requiem (extrait) / Laudantes Consort ; Guy Janssens. - Musicalis, 1996




Josquin des Prés (ou Desprez, ou Jodocus Pratensis, ou Jodocus a Prato, ou simplement Josquin) (1440 à Beaurevoir-1524)
Musicien européen, Josquin des Prés voyagea beaucoup : Saint-Quentin, Milan, Paris, Rome.
Génie universel, Josquin occupe une position d’équilibre entre Moyen Âge et Renaissance. «Il possède dans leur plénitude, écrit Jacques Chailley, tous les caractères que l’on attribue à l’une et l’autre époque.»
Il appartient, certes, au temps des humanistes, mais il conserve une spiritualité, un sens du sacré, qui le rattache aux conceptions médiévales. Il a marqué de son empreinte profonde tous les genres qu’il a abordés (messes, motets, chansons). Une grande partie de cette production a été publiée au XVIe siècle, d’abord par le premier éditeur de l’histoire, le Vénitien Ottaviano dei Petrucci, qui réserva une place d’honneur à Josquin dans son Harmonice musices Odhecaton (à partir de 1501)

discographie :
Motets ; Missa "L'homme armé sexti toni / Laudantes Consort ; Guy Janssens. - Musicalis, 1996
Missa Pange Lingua & Motets / A Sei Voci, Maîtrise des Pays de Loire ; Bernard Fabre-Garrus. - Astrée : Naïve, 2000
Messa Ave maris Stella ; Motets à la Vièrge / ASei Voci ; Bernard Fabre-Garrus. - Astrée : Auvidis, 1993




Roland de Lassus (Orlando di Lasso) (1532 à Mons-1594 à Munich)
Très célèbre en son temps, Roland de Lassus était surnommé l'"Orphée belge" et également le "Prince de la Musique". Il accompagna Charles Quint dans ses déplacements, notamment à la Cour de Fontainebleau. Il il voyagea ensuite à travers toute l'Europe au service de nombreux protecteurs, accumulant la gloire et les honneurs. Naples, Rome, Londres, Anvers, Paris, Munich...

discographie :
Missa pro defunctis ; Prophetia Sibyllarum / The Hilliard Ensemble. - ECM, 1998
Les larmes de saint Pierre : 20 madrigaux spirituels sur des poèmes de Luigi Tansillo / Ensemble Vocal Européen ; Philippe Herreweghe, dir. - Harmonia Mundi, 2002
Les lamentations du Prophète Jérémie / Ensemble vocal européen de la Chapelle Royale, Philippe Herreweghe. - Harmonia Mundi, 1989



Les liens historiques sont dirigés vers le site wikipédia, les liens biographiques vers le site musicologie.org

Podcast, mode d'emploi

Apprenez à podcaster en 10 leçons !

Le podcast, c'est un peu la radio à la carte. Le principe est de s'abonner à un programme, par exemple une émission de radio quoditienne ou hebdomadaire, de manière à la recevoir ensuite automatiquement en ouvrant le logiciel de podcast (ici, le logiciel Juice qui s'appelait avant IPodder)

Etape 1
D'abord il est nécessaire de télécharger le logiciel Juice qui sert à recevoir les podcasts
http://juicereceiver.sourceforge.net/ . On a choisi ce logiciel à titre d'exemple, mais il en existe d'autres.


Etape 2
Le logiciel installé a cette apparence :


Etape 3
Ensuite, il faut aller choisir les émissions que l'on souhaite "podcaster", par exemple sur le portail de Radio France : http://www.radiofrance.fr/services/rfmobiles/podcast/



Etape 4
Toujours à titre d'exemple, on va choisir "Système Disque", une émission de France Inter, animée le samedi après-midi par Valli : : http://www.radiofrance.fr/services/rfmobiles/podcast/index.php?channel=1

Etape 5
On clique sur "voir le lien RSS", une fenêtre s'ouvre dans laquelle, on va copier le lien RSS :
Le lien copié, il suffit alors de le coller dans la fenêtre que l'on ouvre en cliquant sur le bouton vert ("ajouter une source"), puis valider en sélectionnant "sauver"
Etape 7
Il ne reste plus alors qu'à cliquer sur le bouton orange "catch-up" pour lancer le téléchargement du fichier MP3.

Etape 8
La dernière question : où se trouve le fichier téléchargé sur le disque dur ? Pour le savoir il faut aller dans la barre d'outils : "Fichier" puis "Préférences"
Etape 9
Et effectivement, en allant dans le répertoire du disque dur, on retrouve le fichier MP3 prêt à être déplacé et écouté sur la baladeur de son choix

Etape 10
Où trouver des adresses de sites proposant des podcasts ?
Sur le portail de la médiathèque de Dole


Bonne écoute.

17 mars 2007

L'ars subtilior : musique française #6

Un art ésotérique
Ce style subtil qui prolonge la tradition de l'Ars Nova, se développe à la fin du XIVe siècle jusqu'au début du XVe siècle. Il s'agit d'un art poétique et musical complexe et raffiné qui est pratiqué à la Cour du Duc de berry, à celle de Gaston Fébus (Gaston III de Foix-Béarn, prince de la Gascogne et du Languedoc), et à la cour papale d'Avignon. Cet art était donc réservé à une élite d'initiés. Certains historiens y trouvent l'expression d'une décadence "névrotique" par l’expression d’un maniérisme extravagant. Une sorte d'art fin de siècle, même si dans ce cas, il s'agit du XIVe ! Les compositeurs dont on a conservé les oeuvres se nommaient Baude Cordier, Solage, Johannes Ciconia...

Un exemple représentatif de ce style est la partition de Baude Cordier du rondeau Belle, bonne et sage écrite en forme de coeur que l'on trouve dans le Codex (manuscrit) de Chantilly :
Belle, bonne, sage, plaisant et gente
A ce jour cy que l'an se renouvelle
Vous fait le don d'une chanson nouvelle
Dedens mon cuer qui a vous se présente
De recepvoir ce don no soyés lente


Un autre exemple, le rondeau de Solage, le très étrange "fumeux fume..." :
Fumeux fume par fumee.
Fumeuse speculacion.
Qu'antre fummet sa pensee
Fumeux fume par fumee.

Discographie
Ars Subtilior, du style gothique à la Pré-Renaissance [anthologie]. - Harmonia Mundi, 2005 (La musique des siècles)

Febus avant! Musique à la Cour de Gaston Febus (1331-1391) / Huelgas Ensemble, Paul Van Nevel, dir. - Sony Classical, 1992 (Vivarte)


Source bibliographique :
>Le Manuscrit 564 du Musée Condé de Chantilly
http://www.lib.latrobe.edu.au/MMDB/Mss/CH.htm

14 mars 2007

Web 2.0, le film ! : vidéo de la semaine #6

Une présentation "tout en images" des nouveaux services et outils proposés sur la Toile nouvelle version.
Blogs, wikis, tags, RSS, UGC... Ce film, destiné à un usage pédagogique a été réalisé en février 2005. Soit l'équivalent d'un siècle à l'échelle du Web! Il reste encore d'actualité, même si on notera l'absence de référence à quelques plates-formes qui sont devenues depuis des médias de masse captant l'audience de millions d'internautes.

John Zorn "At the mountains of madness" : disque de la semaine

C’est d' la folie!
John Zorn est saxophoniste et compositeur, il réside à New York, où il a fondé le label tzadik .
"At the mountains of madness" est un double album live. Il a été enregistré en 2004 à Moscou et à Ljubljana lors de deux concerts de la tournée européenne de John Zorn et de son groupe Electric Masada. Tel un alchimiste trouvant son inspiration dans des sources musicales tels que le jazz, le post-rock, la musique klezmer puis mixant ces éléments avec des ambiances sonores « bruitistes », John Zorn l’anticonformiste entraîne ces auditeurs dans des univers musicaux singuliers, parfois déroutants ne cédant jamais à la facilité.

Un disque absolument époustouflant.
John Zorn "At the mountains of madness", Tadzik, 2005

La discographie complète de John Zorn
http://home.arcor.de/nyds-exp-discogs/zorn.htm

... et celle disponible à la médiathèque de Dole :

Naked city. - Avec Bill Frisell, guit. ; Wayne Horwvitz, claviers ; Fred Frith, guit. basse ; Joey Baron, batt. ; Yamatsuka Eye, chant. - Elektra / Nonesuch, 1989

The big gundown : John Zorn plays the music of Ennio Morricone. - Tazdik, 1985


Masada : Live at Jérusalem, avec Dave Douglas, trp ; Greg Cohen, guit. b ; Joey Baron, batt.- Tazdik, 1999


Lacrosse, avec Eugene Chadbourne, Davey Williams, Henry Kaiser, guit. élec ; Bruce Ackley, saxo. -Tazdik, 2000


Masada : Live in Middelheim, Dave Douglas, trp ; Greg Cohen, guit. b ; Joey Baron, batt. - Tazdik, 1999

La playlist de mars

Voici la sélection des disques compacts que nous passons pendant le mois de mars en Salle Art.
Les CD restent disponibles pour qui souhaite les emprunter.
Bonne écoute aux visiteurs !

Alan Stivell : " Idouar " ( Musique bretonne celtique , 1998 )

Aldebert : " Sur place ou à emporter " ( chanson française , 2003 )

Bach / Mozart : " Préludes & fugues (Trio à Cordes de Besançon) " ( musique de chambre , 2003 )

Barenboim / Mederos / Console : " Mi Buenos Aires querido " ( musique argentine / tango (piano ,bandonéon, contrebasse) , 1996 )

Brian Eno : " Music for airports " ( Ambiant music , 1998 )

Christian Death : " Only theatre of pain " ( Gothic , 1997 )

Coleman Hawkins : " Le vrai père du saxophone " ( Jazz , 1996 )

Dr. John : " The very best of " ( Rock blues jazz soul , 1995 )

Grizzly Bear : " Yellow House " ( Folk pop , 2006 )

Gustav Mahler : " Le chant de la Terre (Wiener Philharmoniker) " ( Musique post-romantique , 2001 )

H. F. Thiéfaine : " Soleil cherche futur " ( chanson française , )

Hope Sandoval & the Warm Intentions : " Bavarian Fruit Bread " ( Pop mélodique , 2001 )

Hot Chip : " The Warning " ( Electro pop , 2006 )

Hot Club USA : " Django lives " ( jazz manouche , 1999 )

Jacques Schwarz-Bart : " Soné Ka-La " ( Saxophone , 2006 )

Jean-Philippe Rameau / Marc Minkowski : " Une symphonie imaginaire " ( musique baroque , 2005 )

John Coltrane : " Giant steps " ( Jazz hard bop , 1998 )

John Zorn : " Naked city " ( Musiques improvisées , 1990 )

Magalie Mosnier : " Fantaisie (Fauré, Ravel, Debussy, …) " ( récital de flûte traversière , 2006 )

Michael Brecker : " Now you see it… " ( Jazz , 1992 )

Midlake : " the trials of Van Occupanther " ( Pop folk , 2006 )

Mogwai : " Mr Beast " ( Post rock , 2006 )

Musique de film : " God Morning Vietnam " ( B.O. , 1988 )

Otis Taylor : " Below the fold " ( Blues électrique , 2005 )

P J Harvey : " To bring you my love " ( Pop , 1995 )

Ricky Lee Jones : " Naked songs : live and acoustic " ( Pop folk , 1995 )

Robert Schumann : " Etudes symphoniques, Scènes d'enfants… (Denes Varjon) " ( musique pour piano romantique , 1996 )

Romano, Sclavis, Texier : " Suite africaine : carnet de routes " ( Jazz moderne , 1999 )

Sidney Bechet : " The quintessence " ( Jazz New Orleans ,clarinette , 1994 )

Tchavolo Schmitt : " Alors ? Voilà ! " ( Jazz manouche , 2000 )

Waldeck : " The night garden " ( Trip-hop , 2001 )

13 mars 2007

L'ars nova et Guillaume de Machaut : musique française #5

L’ars nova : les compositeurs ont un nouveau système de notation
En France, deux personnalités dominent totalement ce XIVe siècle : Philippe de Vitry , théoricien et compositeur, puis Guillaume de Machaut, écrivain, poète et compositeur.

Philippe de Vitry (1291-1361) Il est le grand théoricien de son temps, l’auteur du traité « Ars nova » vers 1325. Il compose des motets polytextuels et isorythmiques (ce qui suppose la répétition en boucle de schémas rythmiques et mélodiques distincts, mais enchevêtrés).
L’Ars Nova va engendrer une véritable révolution, en proposant un nouveau système de notation :
>pour les valeurs rythmiques
>pour les indications de mesures
>pour les indications de changement de mode par les couleurs : rouge pour parfait, noir pour imparfait.
Avec ces possibilités d’indication de mesures, l’Ars Nova propose des combinaisons rythmiques complexes.
L’ars nova signe la première crise morale et politique du Moyen Age : déclin de l’emprise canonique de l’Eglise, et montée de la liberté d’expression. Les innovations de cette musique émeuvent à ce point les autorités de l’Église que le pape Jean XXII installé à Avignon, lance en 1324 un appel dont voici le passage essentiel :
« Certains disciples de la nouvelle école, tandis qu’ils mettent toute leur attention à mesurer les temps, s’appliquent à faire les notes de façon nouvelle, préfèrent composer leurs propres chants que chanter les anciens, divisent les pièces ecclésiastiques en semi-brèves et minimes ; ils hachent le chant avec les notes de courte durée, tronçonnent les mélodies par des hoquets, polluent les mélodies avec des déchants et vont jusqu’à les farcir de « triples » et de motets en langue vulgaire. Ils méconnaissent ainsi les principes de l’antiphonaire et du graduel, ignorent les tons qu’ils ne distinguent plus, les confondent même : sous cette avalanche de notes ; les pudiques ascensions et les discrètes retombées du plain-chant, par lesquelles se distinguent les tons eux-mêmes, deviennent méconnaissables. Ils courent sans se reposer, enivrent les oreilles au lieu de les apaiser, miment par des gestes ce qu’ils font entendre. Ainsi, la dévotion qu’il aurait fallu rechercher est ridiculisée et la lascivité qu’on aurait dû fuir est étalée au grand jour... »
Le traité de Philippe de Vitry (sur le site du Center for the History of Music Theory and Literature, Indiana University)
http://www.chmtl.indiana.edu/tml/14th/VITANV_MBAVB307.html

Guillaume de Machaut (Reims 1300-Reims 1373)
Machaut est un homme de synthèse, délibérément engagé dans le mouvement moderniste. Il demeure aussi le dernier "trouvère", continuant sur le plan littéraire l’œuvre des poètes courtois. Attaché à Jean de Luxembourg, roi de Bohême, dont il sera le secrétaire jusqu’à la mort de ce dernier à la bataille de Crécy (1346), Guillaume de Machaut voyagera à travers l’Europe avant de se fixer en 1340 à Reims.
Il fut aussi au service de : Bonne de Luxembourg, épouse de Jean II le Bon et mère de Charles le Sage, du roi de Navarre Charles le Mauvais, du roi Charles V et du duc de Berry.
Il est un maître de la polyphonie et un grand poète. Ses vingt-trois motets, en majorité profanes, souvent de rythmes identiques et à trois ou quatre parties, sont écrits sur un texte, soit français, soit latin, voire en superposant les deux langues.
L’unique messe qu’il compose : « La messe Notre-Dame » assurera la pérennité de son nom. Écrite à quatre voix, avec, pour certains mouvements, un accompagnement instrumental, elle demeure l’une des premières à grouper tous les éléments de l’ordinaire du service liturgique : Ite missa est, Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Agnus Dei. En apportant tous ses soins au rythme poétique, Machaut contribua à accélérer la transformation de la poésie lyrique en un genre purement littéraire.
Pour accéder à l’intégralité des textes de Guillaume de Machaud sur le site Medieval.org


Discographie disponible à la Médiathèque de Dole :
Ars Nova : une révolution de l'esprit et de la musique (XIVe siècle) / Machaut, Jacopo da Bologna, Landini. - Harmonia Mundi.
Guillaume de Machaut : "Mercy ou mort : chansons et motets d'amour" (Ferrara Ensemble, Crawford Young, dir.- Arcana, 2001
Guillaume de Machaut : "Les motets" (Ensemble Musica Nova). - Zig Zag Territoire : Harmonia Mundi, 2002
Guillaume de Machaut : "Messe Nostre Dame ; Motets et estampies du XIVe siècle" (Obsidienne, ens. voc. et instr. ; Emmanuel Bonnardot, dir.). -Harmonic Records
Guillaume de Machaut "Le jugement du Roi de Navarre" (Ensemble Gilles Binchois, orch. et choeur ; Dominique Vellard, dir). - Cantus, 1998


Ill. n° 1 : Prologue des Œuvres complètes de Machaut : Nature présentant à Machaut ses enfants, Sens, Réthorique et Musique Paris, Bibliothèque nationale de France

Ill. n° 2 : Philippe de Vitry, Traité Ars Nova, Rome, Biblioteca Apostolica Vaticana

Ill. n° 3 : Guillaume de Machaut, Messe. Reims, vers 1372-1377. Paris, BNF, département des Manuscrits, Français 1584, fol. 448v.

8 mars 2007

Hot Chip, "The warning" : disque de la semaine

Sorti en 2006, The Warning est le 3ème album du groupe Hot Chip, une formation britannique d'electro pop, le CD arrive après San Frandisco EPee (2002) et Coming-on strong (2005). Leur musique est immédiatement accessible, des mélodies douces, des rythmes bondissants souvent binaires et bien appuyés. Le groupe revendique de nombreuses influences puisées dans différents registres : la musique électronique des années 70 avec Kraftwerk et Brian Eno, le psychédélisme de Syd Barrett et de Robert Wyatt, l'electro funk de Prince, la soul de Solomon Burke, la new wave de années 80 avec Joy Division, DEVO... la liste est longue, on peut la consulter sur leur page myspace.
Au final, Hot Chip n'est pas s'en rappeler Notwist (Neon golden 2003) avec ce placement un peu décalé d'airs maussades et déprimés sur des rythmiques d'electro dance !
Pleure sur le dancefloor ?

17 Hippies en concert au Cylindre, le 22 mars

Une grande soirée festive en perspective au Cylindre
En tournée pour la sortie de son dernier CD, 17 Hippies est un collectif de musiciens berlinois qui s’est formé au milieu des années 90. Leurs compositions et orchestrations, riches et variées, sont influencées par les musiques de l’Europe d'Est.

Discographie disponible à la médiathèque de Dole :

17 Hippies "Berlin-Style : East & west world music", Buda Music/Socadisc


http://www.17hippies.de/
http://www.myspace.com/17hippies


La première partie sera assurée par l'excellent groupe de Besançon Prowpuskovic qui se définit comme une fanfare de l'Est de la France qui a participé en octore 2006 au festival Musiques de rues.

7 mars 2007

Les soundies : vidéo de la semaine #5

La grande époque des soundies
Pendant les années 40, les soundies étaient diffusés sur des juke-box movies (Panoram Machines) dans les boîtes de nuit, les bars et les restaurants. Ces petits films musicaux d'environ 3 minutes présentaient des artistes exerçant dans des genres différents (musique classique, jazz swing, music country hillbilly, chansons patriotiques...). Les soundies ont acquis une valeur patrimoniale irremplaçable en conservant la trace des prestations d'un bon nombre de musiciens et de chanteurs afro-américains tels que : Louis Armstrong, Fats Waller, Duke Ellington, Bessie Smith, Cab Calloway, Jimmy Dorsey, Count Basie...
Il s'agit véritablement des premiers vidéos clips, vingt ans avant le scopitone qui en France diffusera dans les années 60, les chansons des artistes Yéyé.

Une partie de ces soundies est à présent dans le domaine public et donc libre de droit. On peut les visionner et les télécharger légalement sur le site Internet Archive .

Reg Kehoe and his Marimba Queens (1941)



Source : http://www.archive.org/details/SoundieF

The Three Suns - Beyond the Blue Horizon (1944)



Source : http://www.archive.org/details/SoundieH