
Cette invention s'appuie en effet sur les innovations techniques apportées par deux précurseurs : Thomas Young et Léon Scott de Martinville
Esprit universel, entre "Géo Trouve-Tout et le Professeur Tournesol, Thomas Young est un homme très complet : funambule, pratiquant aussi la voltige équestre, c’est aussi un érudit : universel : il parle notamment latin, grec, français, italien persan, grec, hébreu et arabe. Accessoirement il se passionne pour la botanique, la médecine, la philosophie.

1857, Léon Scott de Martinville
Cet ouvrier typographe français devient inventeur après avoir été le correcteur des comptes rendus de l’Académie des Sciences. Il est notamment très marqué par les travaux de physiologie du docteur Longuet sur l’oreille humaine.


Il s’agit d’une membrane vibrant sous l’effet des ondes sonores, cette membrane va entraîner stylet formé d’un poil de sanglier qui va inscrire les vibrations sur des plaques de cristal enduites de noir de fumée, se déplaçant par un mouvement d’horlogerie. Il se forme alors dans le noir de fumée un tracé transparent, facile à photographier, à conserver, à analyser.
Le phonautographe signifie étymologiquement : « il écrit la voix ».
Mais, pour Scott de Martinville, il s’agit d’écrire les sons et non de les reproduire. Pour lui le phonautographe sera utilisé comme un sténographe, pour servir par exemple à la dictée du courrier. Scott construit sans le savoir la première moitié du phonographe. Il a conçu l’enregistrement, mais il restait encore à inventer le moyen de lire le son.
1877, naissance de l’invention
Comme beaucoup d’inventions (par exemple le cinéma), elle a vu sa paternité discutée entre français et américains.
L’histoire à retenue deux noms, car en cette année 1877, Thomas Edison, aux Etats-Unis et Charles Cros en France déposent chacun de leur côté le brevet d’invention d’un procédé pour enregistrer et restituer la voix. C’est Charles Cros qui a la primeur du dépôt.

Est un poète et un scientifique visionnaire. Un autre esprit universel, lui aussi a plusieurs cordes à son arc : Comme chimiste, physicien, il met au point un procédé de photographie en couleur ainsi q'un télégraphe.
C. Cros fréquente les impressionnistes et les parnassiens, musicien, et poète. Il héberge Rimbaud chez lui en 1871, pendant l’épisode de la Commune de Paris. On lui doit notamment l’écriture d’un recueil de poèmes « Le coffret de santal » et un poème très connu « le hareng saur » que l’on apprend aux enfants dans les écoles. Autant dire que de son vivant Charles Cros ne fut jamais pris au sérieux. Il meurt dans la misère et l’alcoolisme.

Thomas Alva Edison (1847-1931),
Car un autre inventeur lui de l’autre côté de l’Atlantique a les moyens de ses rêves. La même année, le 12 août 1877, conçoit dans ses grands ateliers de Menlo Park (le 1er centre de recherches scientifiques financé) une petite machine à cylindre et à manivelle : le phonographe. Lui n’est ni artiste ni poète mais travaille dans de nombreux domaines différents : télégraphe, électricité, téléphone.


Lorsque Edison présente en 1878 son phonographe à l’Académie des sciences de Paris qui était alors l’autorité mondiale il remporte un grand succès. Pourtant c’est un échec technique, la qualité sonore laisse à désirer.
«Je doute, écrit-il, qu’il me soit jamais donné de voir un phonographe prêt à reproduire tous les discours d’une manière intelligible.»
Edison abandonne alors le phonographe pendant 10 ans pour se consacrer à l’électrification de la ville de New York (il fondera la General Electric). Il invente l’ampoule électrique à incandescence. Au total, Edison fait breveter au total plus de mille inventions, dont le kinétoscope (ancêtre du cinématographe, et la batterie électrique)
Partisan du courant continu sur le courant alternatif il électrocute en public des chiens, des chevaux, et même des éléphants, pour montrer les dangers mortels du courant alternatif. Finalement, contacté par l’Etat de New York il mettra au point la nouvelle machine à tuer des Etats-Unis, à base de courant alternatif, la chaise électrique. (Mais ceci est une autre histoire)

Edison présente un nouvel appareil à Paris en 1889, à l’Exposition internationale que domine la toute neuve tour Eiffel. Cette fois, c’est un triomphe. Gustave Eiffel, justement, reçoit des mains d’Edison un phonographe dont il fera son jouet de salon favori et grâce auquel sa voix lui a survécu.
La question, entre Cros et Edison, de savoir qui doit être considéré comme l’inventeur du phonographe se pose encore. Chaque pays met en avant son champion. On doit reconnaître que la première réalisation effective est celle d’Edison.
Il n’empêche que la conception de Cros (la forme du disque) est beaucoup plus innovante que celle d’Edison (le rouleau), et l’avenir de l’industrie du disque lui donna raison.
Après la phase de l’invention, la phase de l’industrialisation...
Liens complémentaires
L'édition phonographique : 1895-1950, des débuts de la commercialisation des phonogrammes à l'apparition du microsillon (site de l'AFAS)
The history of phonautograph
Petite histoire de l'enregistrement
Histoire de l'enregistrement sonore
Directory of oldest recordings
Bibliographie : Histoire illustrée du phonographe / Daniel Marty. - Lausanne : EDITA ; Paris : Vilo, cop. 1979 (impr. en Suisse). - 189 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. ; 31 cm
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire