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5 novembre 2009

Claude Lévi-Strauss (1908-2009) et l'importance de la musique

"j'aurais voulu être compositeur ou chef d'orchestre"


Dans cet entretien réalisé par Jean-Claude Bringuier pour TF1 en juin 1977, Claude Lévi-Strauss évoque l'importance qu'il accorde à la musique.
Document INA

A lire : Interview de Lévi-Strauss : La voix compte plus que la parole (Quinzaine Littéraire, 20 mai 2008)

9 janvier 2008

Gilles Deleuze, Liebniz et l'harmonie baroque

En 1987, le philosophe Gilles Deleuze invite ses étudiants de l'Université de Vincennes à une réflexion à trois voix à la croisée de la musique et de la philosophie. Consacrant un cours à la pensée de Leibniz, Deleuze convie deux musiciens : la compositrice et musicologue Pascale [Criton] et le musicien électronique d'avant-garde Richard [Pinhas] à disserter sur l'histoire de la théorie musicale de la période Renaissance à la période classique. Les deux noms sont mis entre crochets, car nous pensons avoir identifié ces deux intervenants par recoupement.
En praticien de la maïeutique, Gilles Deleuze interroge ces spécialistes en tentant de construire des passerelles entre les pensées philosophiques et musicales des 17e et 18e siècles.
Il est ainsi question de l'harmonie par intervalle propre à la musique franco-flamande de la Renaissance, du contrepoint baroque, du passage de l'harmonie de résonance (polyphonie) à l'harmonie de consonance (basse continue), aboutissant à l'harmonie classique des accords, du rapport des voix entre elles, du rapport entre les voix et les instruments, de l’expressivité de la dissonance, du rapport des notes entre elles : tonique, dominante (quinte), octave, harmoniques, ou encore de la naissance de la musique instrumentale.
Ultime question du philosophe : quel rapport entre la nouvelle harmonie des accords et l'accord des âmes entre elles et des âmes avec les corps dont parle Leibniz ?
On l'a compris, malgré un son assez médiocre on assiste à une passionnante leçon (sans doute par moment fumeuse) donnée sous la forme d'un dialogue, et d'une pensée qui se construit à mesure. Ces archives audiovisuelles (sous-titrées en italien, car diffusées par la RAI3) témoignent d'une époque déjà historique où régnait un joyeux boxon : une salle de cours surpeuplée, des étudiants partout, assis, edbout, entourant le professeur, le bruit de la porte grinçant continuellement en raison du flux incessant des entrants et des sortants, tout le monde fumant avec application, assis à la gauche de Deleuze, un homme imperturbable, chaussé de lunettes noires mange plein cadre d'abord un sandwich à la 33ème minute, puis quelque chose s'apparentant à une pâtisserie à la 43ème minute. Richard Pinhas, au tableau, traçe à la craie le schéma de l'harmoniseur, et Gilles Deleuze se prend littéralement la tête lorsque Pascale Criton, musicologue explique quelques principes de l'harmonie, avant de conclure par : "Ecoutez, moi, je souhaite que ça se termine comme ça… Je remercie très vivement ceux qui sont intervenus dans cette histoire de musique, dont j’aime bien qu’au besoin elle nous laisse des impressions confuses, mais je crois qu’en tout cas pour moi, elle me donne des points de départ de travail que je n’aurais pas eu sans cette séance."

Gilles Deleuze 1987 cours Vincennes(durée : 51'11'')

Le site consacré à Gilles Deleuze admnistré par Richard Pinhas
http://www.webdeleuze.com/

Le site de Pascale Criton
http://www.pascalecriton.com/

Le site de Richard Pinhas
http://www.richardpinhas.com/

12 septembre 2007

Pierre Schaeffer : Traité des objets musicaux : livre de la semaine

"Les trouvailles contemporaines masquent (ou bien révèlent ?) une énigme de toujours : la musique est-elle science ou art ? Quels sont ses éléments : signal physique ou signe d'un langage ? Mais la musique est-elle un langage ? D'ailleurs, de quelle musique s'agit-il : occidentale ou primitive, concrète, électronique ?... Y a-t-il des musiques singulières ou une musique plurielle ?
Si Pierre Schaeffer répond que la musique est une architecture qui parle, c'est bien qu'il propose d'entrevoir son dualisme fondamental: ses racines à la fois naturelles et culturelles, les lois de ses matériaux comme les systèmes de ses références.[...] Pierre Schaeffer tourne autour de l'objet musical et le présente sous ses divers aspects. L'approche est successivement historique, linguistique, physique, philosophique, méthodologique, "acoulogique", musicale. On en arrive à une double conclusion : du concours des disciplines surgit une méthode propre à la musique, destinée à renouveler le solfège traditionn
el et à fonder les musiques dans leur généralité" [...]. (note de l'éditeur)

Pierre Schaeffer, Traité des objets musicaux : essai interdisciplines, ouvrage publié avec le concours du service recherche de l'O.R.T.F., Ed. du Seuil, 1966, Nouv. ed. 1977, 711 p.

Solfège de l'Objet Sonore, destiné à illustrer le Traité des objets musicaux a été publié en ligne par le GRM (Groupe de recherches musicales / INA) sur UbuWeb. Il est constitué de 278 extraits musicaux (format RealAudio) commentés parfois par Schaeffer lui-même.

Solfège de l'objet sonore
est également édité en coffret 3 CD (INA-GRM, 1998)

3 septembre 2007

Jacques Attali : "Bruits" : livre de la semaine

"La musique entretient avec l'argent des rapports étranges, ambigus et prophétiques.
Le musicien, depuis le cantor jusqu'à la vedette du show business en passant par le jongleur, le ménestrel et le compositeur du XIXe siècle, a toujours été soumis aux pressions et aux censures du pouvoir politique et à celui de l'argent. Il est même devenu un élément essentiel de la société de consommation, un des premiers artistes reproductibles en série, canalisé dans la marchandise.
Encaserné, il est resté cependant révolutionnaire parce que prophétique. Producteur de signe pur, il a annoncé tous les grands changements dans l'organisation économique, politique et idéologique, toutes les grandes crises de nos sociétés. Son oeuvre, bruit pour le style dominant, vient créer les styles et les ordres de l'avenir.
"

"Le savoir occitental tente, depuis vingt-cinq siècles, de voir le monde. Il n'a pas compris que le monde ne se regarde pas, il s'entend. Il ne se lit pas, il s'écoute"
Attali, Jacques, Bruits : essai sur l'économie politique de la musique, Presses universitaires de France, 1977, 301 p., Bibliogr. p. 297-301

A lire sur le site Evene.fr, une interview de Jacques Attali à l'occasion de la sortie en janvier de "Une brève histoire de l’avenir" chez Fayard

30 août 2007

Pascal Quignard : "La haine de la musique" : livre de la semaine


Quand la musique était rare, sa convocation était bouleversante comme sa séduction vertigineuse.
Quand la convocation est incessante, la musique repousse.
Le silence est devenu le vertige moderne.
Son extase."

"La durée du microsillon de gomme-laque (trois minutes) a imposé à la musique moderne sa briéveté harassante."

"Le quatuor à cordes européen.
Quatre hommes en noir, avec des noeuds papillons autour du cou, s'échinent sur des arcs en bois, avec des crins de cheval, sur des boyaux de mouton."


Pascal Quignard, La haine de la musique, Gallimard, 1997 (Folio)

25 août 2007

Theodor W. Adorno : "Le caractère fétiche dans la musique" : livre de la semaine

"L'ensemble de la vie musicale contemporaine est dominé par la forme de la marchandise : les derniers vestiges précapitalistes ont disparu. La musique, à laquelle on accorde avec générosité tous les attributs des choses éthérées et sublimes, sert essentiellement la publicité des marchandises que l'on doit précisément acquérir pour pouvoir écouter de la musique."(1938)

Theodor W. Adorno : "Le caractère fétiche dans la musique et la régression de l'écoute [ = Über den Fetischcharackter in der Musik und die Regression des Hören] ; traduit de l'allemand par Christophe David, Editions Allia, 2001, 84 p.


Liens : Les articles de Wikipédia sur Adorno, sur l'Ecole de Francfort, une autre traduction du texte par M. Jimenez.