Pour décider si c’est «Bien» ou «Pas bien», nous avons une règle très simple : la composition doit être vraie. Nous devons décrire ce qui est, ce que nous voyons, ce que nous entendons, ce que nous faisons.
Par exemple, il est interdit d’écrire : «Grand-Mère ressemble à une sorcière» ; mais il est permis d’écrire : «Les gens appellent Grand-Mère la Sorcière.»
La culture est une forme ; toute culture est une matrice de formes. Ces formes valent et signifient par la tension qui les a provoquées, par ce qu’elles ont su retenir de cette tension. Ainsi, dans une forme créée, le signifiant et le signifié coïncident-ils si la forme est vivante, c'est-à-dire si elle est encore animée par l'intuition qui lui a donné naissance, si elle constitue une réplique éclairée, éclairante, à la question obscure qui fut et demeure posée. Indissociable de sa signification, une forme admet donc, jour et nuit d'être interrogée. Un « dialogue » – comme on dit – des cultures, je le vois d'abord comme, d'une rive à l'autre, un questionnement des formes.
Salah Stétié, Ur en poésie, Stock, 1980
Laura Jean - Girls On The TV
Album : Devotion (Chapter Music, 2018)
Kraftwerk - Ruckzuck
Album : Kraftwerk (Philips, 1970)
Владимир Высоцкий [Vladimir Vyssotski] - Утренняя гимнастика [Gymnastique du matin]
Charles Mingus featuring Eric Dolphy - Meditations on integration
Charles Mingus - contrebasse ; Eric Dolphy - Alto saxophone, clarinette basse, flûte ; Clifford Jordan - saxophone ténor ; Jaki Byard - piano ; Johnny Coles trompette ; Dannie Richmond - batterie
Album : The Great Concert Of Charles Mingus (1964)
Edgard Varèse - Amériques (version 1929) - London Symphony Orchestra- Simon Rattle
Le mariage de la raison et du cauchemar qui a dominé tout le XXe siècle a enfanté un monde toujours plus ambigu. Les spectres de technologies sinistres errent dans le paysage des communications et peuplent les rêves qu’on achète. L’armement thermonucléaire et les réclames de boissons gazeuses coexistent dans un royaume aux lueurs criardes gouverné par la publicité, les pseudo-événements, la science et la pornographie. Nos existences sont réglées sur les leitmotivs jumeaux de ce siècle : le sexe et la paranoïa. La jubilation de McLuhan devant les mosaïques de l’information ultrarapide ne saurait nous faire oublier le pessimisme profond de Freud dans Malaise dans la civilisation. Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations – ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l’époque : celui de la vie affective.
Cet abandon du sentiment et de l’émotion a préparé la voie à nos plus doux, nos plus réels plaisirs : l’émoi de la souffrance et des mutilations, la vision du sexe comme l’arène idéale – semblable à une culture de pus stérile – où déployer les véroniques de nos perversions, le jeu de nos névroses mené en toute quiétude, et surtout nos capacités apparemment illimitées d’abstraction. Nos enfants ont moins à craindre des voitures sur les autoroutes de demain que du plaisir que nous prenons à calculer les paramètres les plus harmonieux de leurs morts futures.
Instruire des charmes incertains de l’existence dans ce glauque paradis devient de plus en plus le rôle de la science-fiction. Je crois fermement que la SF, loin d’être un rejeton mineur de la littérature contemporaine, en constitue la branche maîtresse – et en tout cas la plus ancienne : une tradition de réponse de l’imagination à la science et à la technologie court sans rupture de H.G. Wells à Aldous Huxley, aux auteurs américains modernes et à des pionniers d’aujourd’hui tel que William Burroughs.
J.G. Ballard - préface de Crash (1973) [extrait]
Ariel Pink - Not Enough Violence
"Time is up your doomsday clock sealed / Carry the cross, boy, and make your bed / In a place where all is unknown / Face behind the mask of the sky... "
KEXP studio (Seattle). février 2015. Ariel Pink (chant) - ariel-pink.com Tim Koh (guitare basse) - nts.live/shows/tim-koh Kenny Gilmore (claviers, chœurs), kennethgilmore.com Jorge Elbrecht (guitare, chœurs) - jorgeelbrecht.bandcamp.com Joe Kennedy (claviers, guitare, chœurs) - discogs.com Don Bolles (batterie, chœurs) - wikipedia.org/wiki/Don_Bolles_(musician)
Album : Ariel Pink's Haunted Graffiti - Pom Pom - 4AD (2014)
Wes Montgomery - Four On Six
Stan Tracey (piano), Rick Laird (contrebasse), Jackie Dougan (batterie) ABC TV, Londres, Mai 1965
Matching Mole - "Gloria Gloom" / "Part of the Dance"
Matching Mole à l'émission Rock en Stock (ORTF) présenté par Pierre Lattés en 1972 Robert Wyatt - batterie, chant, Phil Miller - guitare, Bill MacCormick - basse, Dave MacRae - claviers. Matching Mole (taupe combattante) est un jeu de mot sur la traduction française de Soft Machine, "machine molle". Le nom de Soft Machine (le précédent groupe de Robert Wyatt) étant inspiré du titre d'un roman de William Burroughs.
Bobb Trimble & The Crippled Dog Band : You Should See My Girl
Café [Bar de Champigneulles], Avenue de la Grande-Armée, 1924-25 - Licence CC0
Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit. Rien. C’est Arthur Ganate qui m’a fait parler. Arthur, un étudiant, un carabin lui aussi, un camarade. On se rencontre donc place Clichy. C’était après le déjeuner. Il veut me parler. Je l’écoute. «Restons pas dehors ! qu’il me dit. Rentrons !» Je rentre avec lui. Voilà. «Cette terrasse, qu’il commence, c’est pour les œufs à la coque ! Viens par ici !» Alors, on remarque encore qu’il n’y avait personne dans les rues, à cause de la chaleur ; pas de voitures, rien. Quand il fait très froid, non plus, il n’y a personne dans les rues ; c’est lui, même que je m’en souviens, qui m’avait dit à ce propos : «Les gens de Paris ont l’air toujours d’être occupés, mais en fait, ils se promènent du matin au soir ; la preuve, c’est que, lorsqu’il ne fait pas bon à se promener, trop froid ou trop chaud, on ne les voit plus ; ils sont tous dedans à prendre des cafés crème et des bocks. C’est ainsi ! Siècle de vitesse ! qu’ils disent. Où ça ? Grands changements ! qu’ils racontent. Comment ça ? Rien n’est changé en vérité. Ils continuent à s’admirer et c’est tout. Et ça n’est pas nouveau non plus. Des mots, et encore pas beaucoup, même parmi les mots, qui sont changés ! Deux ou trois par-ci, par-là, des petits… » Bien fiers alors d’avoir fait sonner ces vérités utiles, on est demeurés là assis, ravis, à regarder les dames du café.
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit (1932)
Аукцыон - Немой [Muet]
Он не молчаливый, он немой. Источник [Il n'est pas silencieux, il est muet]
L'album d'Auction sort en 1990 dans une forme tronquée sous le titre euphémique de Дупло [trou] il est réédité en 1992 sous le titre Жопа [Cul]. Les chansons sont écrites par les deux chanteurs, fondateurs du groupe : Leonid Fedorov (guitare) et Oleg Garkusha (performance scénique) wikipédia - discogs - auktyon.ru
Lorraine Hunt Lieberson - Ah, Chi Mi Dice Mai! (Mozart - Don Giovanni)
"Ah!, qui me dira jamais / où se trouve ce barbare / que pour ma honte j'ai aimé / et qui a manqué à sa parole? / Ah, si je retrouve le scélérat / et s'il ne revient pas à moi, / je ferai un horrible carnage, je lui arracherai le coeur! " Don Giovanni de Mozart, Graig Smith, chef d'orchestre, mise en scène à Bobigny par Peter Sellars, en 1989. "l'immersion dans le Harlem ou le Bronx de 1989 de ce drame de la délinquance et de la défonce" (Le Soir, 1989) - Lorraine HuntLieberson (1954-2006) - wikipédia
Techung - Tibetan New Year -Gyaltsen Ri སྟོད་གཞས་རྒྱལ་མཚན་རི།
I banish you with love / You can't come in / You don't live here anymore
Album : Semper Femina, More Alarming, 2016, KCRW, 1/05/2017
- discogs -
Shostakovich plays piano concerto no 1, op. 35 - IV (1940)
"formalisme petit-bourgeois", "Le chaos remplace la musique", "On joue avec l'hermétisme, un jeu qui pourrait mal finir" - la Pravda (1936) à propos de l'opéra Lady Macbeth de Chostakovitch
Concerto pour piano n° 1 en ut mineur, opus 35, pour piano, trompette et cordes (1933) Dmitri Chostakovitch (1906 - 1975) - wikipédia -
« Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les cœurs, où tous les vins coulaient.
Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. -Et je l'ai trouvée amère. -Et je l'ai
injuriée.
Je me suis armé contre la justice.
Je me suis enfui. Ô sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été
confié!
Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute
joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce.
J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai
appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me
suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la
folie.
Et le printemps m'a apporté l'affreux rire de l'idiot. [...]
Arthur Rimbaud, Une saison en enfer, 1873
Mama Béa Tekielski - La vie
Emission "Entrez les artistes" de Jacques Martin. Au début des années 80...
album : Mama Bea – Mama Bea (compilation), RCA 1979
Luís Cília - Canto do desertor
Oh mar… oh mar… / Que beijas a terra, / Vai dizer à minha mãe / Que não vou p`rá guerra.
[Oh mer... oh mer / Qui embrasse la terre / Va dire à ma mère / Que je n'irai pas à la guerre]
Luís Cília chante "Le chant du déserteur" à la télévision française en 1966, à cette période le Portugal vit sous le régime de la dictature de Salazar, et en pleine guerre d'Angola (1961-1975) Wikipédia
k.d. lang - Constant Craving
MTV Unplugged ,1993
Robert Wyatt - Sea song
Télévision française, 1975
album : Robert Wyatt – Rock Bottom, Virgin, 1974
Scott Ross - Domenico Scarlatti, Sonate K 27, en si mineur
Scott Ross - Domenico Scarlatti L'Œuvre Pour Clavier, Erato, 1988
"Prenons garde que la civilisation apporte une multiplication du rêve que l'humanité n'a jamais connue : il y a des machines à transporter, il y a aussi les machines à faire rêver. Les usines de rêves n'ont jamais existé avant nous. C'est nous qui sommes en face de la radio, de la télévision, du cinéma. Il y a 100 ans, 3000 Parisiens allaient au spectacle chaque soir. Aujourd'hui, la région parisienne possède plusieurs millions de postes de
télévision. Il ne s'agit donc pas d'opposer un domaine de l'esprit à un domaine de la machine qui ne connaîtrait pas l'esprit. La machine est le plus puissant diffuseur d'imaginaire que le monde ait connu. L'objet principal de la culture est de savoir ce que l'esprit peut opposer à la multiplication d'imagerie apportée par la machine.
Le cinéma n'est pas né pour servir l'humanité, il est né pour gagner de l'argent. Il se
fonde donc sur les éléments les plus suspects de l'émotion, à l'exception du comique. Il convient donc d'opposer au puissant effort des usines du rêve producteur d'argent celui des usines du rêve producteur d'esprit. C'est-à-dire d'opposer aux images du sexe et de la mort les images immortelles. Pourquoi immortelles ? Nous n'en savons rien; mais nous savons très bien que lorsque notre âme retrouve ces grands souvenirs que nous n'y avons pas mis, elle retrouve en elle-même des forces aussi puissantes que ses éléments organiques. Et n'oublions pas que le génie africain est lui-même en partie organique…
La culture, c'est cette lutte, ce n'est pas l'utilisation des loisirs."
André Malraux : «Discours de Dakar, 30 mars 1966»,
inauguration du 1er Festival mondial des Arts nègres
Manu Dibango - Ce soir au village
Les archives de la RTS sur le plateau de Faxculture en 2001.
Album : Super Kumba, Fiesta, 1974
Dani - La machine
"Je m'suis achetée une machine / Une machine un hydropleximus / Elle prévoit tout ce qu'on devine / Y'a un cerveau à rébus"
Emission Bouton rouge sur le 2ème chaîne du 16 avril 1967
45 tours : Scopitone , label Ducretet Thomson, 1967
Javier Krahe - Un Burdo Rumor
Album : Javier Krahe, Joaquín Sabina, Alberto Pérez - La Mandrágora, CBS 1981
Joni Mitchell - Coyote
"And still feel so alone / And still feel related"
avec Bob Dylan et Roger McGuinn (The Byrds), filmé chez Gordon Lightfoot
album Hejira, Asylum Records, 1976
Karlheinz Stockhausen, Gruppen - Ensemble intercontemporain
éclairage sur l'oeuvre et analyse par Pierre-Yves Macé
Les lavabos sont un lieu peu accueillant : une salle mal éclairée et remplie de courants d’air, avec un sol de briques recouvert d’une couche de boue ; l’eau n’est pas potable, elle a une odeur écœurante et reste souvent coupée pendant des heures. Les murs sont décorés de curieuses fresques édifiantes : on y voit par exemple le bon Häftling, représenté torse nu en train de savonner avec enthousiasme un crâne rose et bien tondu, tandis que le mauvais Häftling, affligé d’un nez crochu fortement accusé et d’un teint verdâtre, engoncé dans des habits tout tachés, trempe un doigt prudent dans l’eau du lavabo. Sous le premier on lit : « So bist du rein » (comme ça, tu es propre), sous le second : « So gehst du ein » (comme ça, tu cours à ta perte) ; et plus bas, dans un français approximatif mais en caractères gothiques : « La propreté, c’est la santé. »
Sur le mur d’en face trône un énorme pou, blanc, rouge et noir, orné de l’inscription : « Eine Laus, deine Tod » (un pou, c’est ta mort) et suivi de ces vers inspirés :
Nach dem Abort, vor dem Essen
Hände waschen, nicht vergessen
(Après les latrines, avant de manger,
Lave-toi les mains, ne l’oublie jamais.)
Pendant des semaines, j’ai considéré ces incitations à l’hygiène comme de simples traits d’esprit typiquement germaniques, du même goût que la plaisanterie sur le bandage herniaire qui nous avait accueillis à notre entrée au Lager. Mais j’ai compris ensuite que leurs auteurs anonymes avaient effleuré, sans doute à leur insu, quelques vérités importantes. Ici, se laver tous les jours dans l’eau trouble d’un lavabo immonde est une opération pratiquement inutile du point de vue de l’hygiène et de la santé, mais extrêmement importante comme symptôme d’un reste de vitalité, et nécessaire comme instrument de survie morale.
Primo Levi, Si c'est un homme [citation]
Traduit de l’italien par Martine Schruoffeneger
Piccola Orchestra Avion Travel - "Sentimento"
Sopra il mare non passa mai il tempo / Tempo che non passa mai ci cercò ci trovò
(Sur la mer, jamais ne passe le temps / Le temps qui ne passe jamais nous cherche et nous trouve)
album : Piccola Orchestra Avion Travel – Selezione 1990/2000, Sugar Music 2000 Wikipedia - Discogs
Caroline Says - "I Think I'm Alone Now"
album : Caroline Says – 50,000,000 Elvis Fans Can't Be Wrong, Noumenal Loom, 2014 Discogs - Bandcamp
Giorgio Gaber - La libertà
La libertà non è star sopra un albero / non è neanche il volo di un moscone / la libertà non è uno spazio libero / libertà è partecipazione.
(La liberté n'est pas de se percher sur un arbre, ce n'est pas même le vol d'une mouche, la liberté n'est pas un espace libre, la liberté c'est la participation.) Wikipédia - Discogs
Ornette Coleman - Rome, Music Inn 1975
Ornette Coleman (saxophone) James "Blood" Ulmer (guitare) Norris Sirone Jones (contrebasse) Billy Higgins (batterie)
Wikipédia - Discogs
Alban Berg : Wozzeck - Act I (Claudio Abaddo ; Franz Grundheber, et al.)
Alban Berg - Franz Grundheber · Hildegard Behrens · Aage Haugland · Philip Langridge · Walter Raffeiner · Heinz Zednik / Wiener Staatsopernchor · Wiener Philharmoniker · Claudio Abbado – Wozzeck, Deutsche Grammophon, 1988
Wozzeck, opéra d'Alban Berg - wikipédia -
Colin Clive - Frankenstein (1931),
film de James Whale
– Les anciens maîtres de cette science, dit-il, promettaient des choses impossibles et n'accomplissaient rien. Les maîtres modernes, eux, ne promettent rien : ils savent que les métaux ne peuvent pas se transmuter et que l'élixir de vie est une chimère. Mais ces philosophes dont les mains ne semblent faites que pour remuer la boue et dont les yeux ne servent qu'à observer à travers un microscope ou un creuset ont néanmoins accompli des miracles.
Ils dévoilent les secrets de la nature et en montrent tous les détails. Ils ont accédé au firmament. Ils ont découvert la circulation sanguine et analysé l'air que nous respirons. Ils ont acquis des pouvoirs, nouveaux et presque illimités, ils ont dompté la foudre, imité les séismes et bravé les ombres du monde invisible.
Telles furent les paroles du professeur – ou plutôt laissez moi dire, telles furent les paroles du Destin, prononcées pour me détruire. Tandis que l'homme parlait, je me sentais la proie d'un ennemi réellement tangible. Une par une, toutes les touches qui formaient le mécanisme de mon être furent ébranlées ; cordes après cordes, elles résonnèrent en moi et bientôt mon esprit ne fut plus rempli que d'une seule pensée, que d'un seul dessein.
Voilà ce qui a été fait, s'exclamait l'âme de Frankenstein, mais moi je ferai plus, beaucoup plus. Sur cette voie déjà tracée, je créerai une nouvelle route, j'explorerai des pouvoirs inconnus et j'irai révéler au monde les plus profonds mystères de la création.
Mary Shelley, Frankenstein, ou Le Prométhée moderne (1817)
Robert Fripp - Exposure
album : Robert Fripp, Exposure, EG 1979
Wanda Landowska plays Bach (1953)
Wanda Landowska (1878-1959), musicienne franco-polonaise, à l'origine de la renaissance du clavecin au début du XXe siècle.
Missing Persons - Walking In L.A.
album : Spring Session M, Capitol Records, 1982 Missing Persons, groupe de new wave originaire de Los Angeles formé en 1980 par d'anciens musiciens de Frank Zappa : la chanteuse Dale Bozzio (désignée aujourd'hui comme "la Lady Gaga / Gwen Stefani originale"), le batteur Terry Bozzio, le guitariste Warren Cuccurullo.
The Seeds - Pushin' too hard
"You're pushin' too hard, what you want me to be, / You're pushin' too hard, about the things you said, / You're pushin' too hard every night and day,... "
Inclue dans la célèbre compilation Nuggets Original Artyfacts from the First Psychedelic Era, 1965-1968, la chanson écrite par Sky Saxon, chanteur des Seeds a été enregistrée en 1965. Pushin' too hard se place 36e dans le Billboard Hot 100 en 1967. The Seeds interprètent la chanson dans un épisode de la sitcom The Mother-in-law en 1968.
Doctor Who (1963) - Original Theme music video
Musique du générique de la série Doctor Who composée par Ron Grainer (1922-1981), et réalisée par Delia Derbyshire (1937-2001) à l'atelier radiophonique de la BBC en utilisant les techniques de la musique concrète.
l'édition Flammarion en 2 tomes,
ou le divulgâchis considéré comme l'un des beaux-arts
Claude passait devant l’Hôtel-de-Ville, et deux heures du matin sonnaient à l’horloge, quand l’orage éclata. Il s’était oublié à rôder dans les Halles, par cette nuit brûlante de juillet, en artiste flâneur, amoureux du Paris nocturne.
Brusquement, les gouttes tombèrent si larges, si drues, qu’il prit sa course, galopa dégingandé, éperdu, le long du quai de la Grève. Mais, au
pont Louis-Philippe, une colère de son essoufflement l’arrêta : il trouvait imbécile cette peur de l’eau ; et, dans les ténèbres épaisses, sous le cinglement de l’averse qui noyait les becs de gaz, il traversa lentement le pont, les mains ballantes.
Du reste, Claude n’avait plus que quelques pas à faire. Comme il tournait sur le quai de Bourbon, dans l’île Saint-Louis, un vif éclair illumina la
ligne droite et plate des vieux hôtels rangés devant la Seine, au bord de l’étroite chaussée. La
réverbération alluma les vitres des hautes fenêtres
sans persiennes, on vit le grand air triste des
antiques façades, avec des détails très nets, un
balcon de pierre, une rampe de terrasse, la
guirlande sculptée d’un fronton. C’était là que le
peintre avait son atelier, dans les combles de
l’ancien hôtel du Martoy, à l’angle de la rue de la
Femme-sans-Tête. Le quai entrevu était aussitôt
retombé aux ténèbres, et un formidable coup de
tonnerre avait ébranlé le quartier endormi.
Arrivé devant sa porte, une vieille porte ronde
et basse, bardée de fer, Claude, aveuglé par la
pluie, tâtonna pour tirer le bouton de la sonnette ;
et sa surprise fut extrême, il eut un tressaillement
en rencontrant dans l’encoignure, collé contre le
bois, un corps vivant. Puis, à la brusque lueur
d’un second éclair, il aperçut une grande jeune
fille, vêtue de noir, et déjà trempée, qui grelottait
de peur. Lorsque le coup de tonnerre les eut
secoués tous les deux, il s’écria :
– Ah bien ! si je m’attendais... Qui êtes-vous ?
que voulez-vous ?
Émile Zola, L'Œuvre (1886)
Meg Baird - "Back to You"
Captation Videoteca Bodyspace, filmée à Espinho (région de Porto)
album : Don't Weigh Down The Light, Drag City, 2015 - discogs -
Weather Report - "Birdland"
Joe Zawinul (claviers) ; Wayne Shorter (saxophones) ; Jaco Pastorius (basse) ; Peter Erskine (batterie) - Stadthalle Offenbach (Allemagne), 1978
album : Heavy Weather, Columbia, 1977 - discogs -
Opal - "Empty box blues"
"I heard what you said / It's just that I don't believe a word / Of what people say / I'm not even sure I heard…" Opal groupe néo-psyché de LA, formé en 1984 par David Roback (ex-Rain Parade, et futur Mazzy Star) et Kendra Smith (ex-Dream Syndicate)
Early Recordings - Rough Trade, 1989 - discogs -
Fats Waller & Ada Brown - "That Ain't Right "
"Baby, baby / What is the matter with you? / (Ain't nothing wrong with me, babes; nothing at all) / Baby, baby / What is the matter with you?
(One never knows, do one?) / You got the world in a jar (Yeah, but where's the stopper?) And you've got nothin' to do (Do you hear that mess? She's always layin' it on me!)" Fats Waller (1904-1943) Ada Brown (1890-1950) dans le film Stormy Weather (1943) d'Andrew L. Stone.
Perrey - Kingsley - "Spooks In Space"
Jean-Jacques Perrey (1929-2016) et Gershon Kingsley (1922-2019)
album The In Sound From Way Out!, Vanguard, 1966 - discogs -